
Post-laser, injections, peeling : quelle place pour la LED ?
3 septembre 2025
endromed.fr
Introduction
Dans le domaine de la dermatologie esthétique, de nombreux gestes (lasers, injections d’acide hyaluronique, peelings chimiques, microneedling, etc.) provoquent inévitablement une inflammation cutanée transitoire. Rougeurs, œdème, douleur ou desquamation font partie des suites classiques de ces procédures. Réduire ces effets secondaires permettrait d’améliorer le confort des patients et d’accélérer la récupération post-acte. La thérapie par LED, ou photobiomodulation, a émergé comme un outil intéressant pour favoriser la cicatrisation et atténuer l’inflammation après de tels actes esthétiques pmc.ncbi.nlm.nih.gov. Cet article fait le point, de façon scientifique mais accessible, sur les mécanismes d’action des LED et leurs bénéfices en post-acte esthétique, tant pour les médecins que pour les patients, en s’appuyant sur les données cliniques publiées. Nous aborderons également l’exemple de l’appareil Endroled®, un dispositif LED récent, pour illustrer concrètement l’utilisation de la photobiomodulation dans ce contexte.
Mécanismes d’action de la photobiomodulation par LED
Les lasers esthétiques, en particulier les lasers ablatifs (par ex. CO2 fractionné, Erbium:YAG), provoquent une destruction contrôlée de l’épiderme/derme et induisent une inflammation aiguë de la peau traitée. Cliniquement, cela se traduit par un érythème intense, un œdème et parfois des suintements ou croûtes pendant plusieurs jours. La photobiomodulation par LED s’est imposée comme un complément post-laser efficace pour atténuer ces suites inflammatoires et accélérer la guérison. Plusieurs études cliniques, dès la fin des années 2000, ont montré qu’une exposition du tissu lasérisé à des LED rouge/infrarouge permet de réduire significativement la durée des rougeurs. Par exemple, dans un essai contrôlé mené sur 10 patients ayant eu un resurfacing fractionné au laser CO2, un traitement LED 635 nm appliqué immédiatement puis quotidiennement pendant 7 jours sur la moitié du visage a permis une résolution plus rapide de l’érythème comparé au côté non traité pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. L’amélioration est devenue significative dès le 4^e jour selon l’évaluation d’un indice érythème objectif, confirmant que la LED atténue la réaction érythémateuse post-laser plus rapidement que la simple récupération naturelle pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Au-delà de la rougeur, la photobiomodulation post-laser apporte un bénéfice sur l’ensemble des symptômes inflammatoires. Trelles et Allones (2006) ont rapporté qu’après une chirurgie des paupières combinée à un laser ablatif périoculaire, l’utilisation de LED rouges (633 nm) pendant 20 minutes sur la moitié du visage a divisé par deux le temps de guérison par rapport au côté sans LED pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Concrètement, la résorption de l’œdème, de l’érythème et même des ecchymoses post-acte a été environ deux fois plus rapide sur le côté traité par LED pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Les croûtes chutaient plus vite et la peau récupérait un aspect normal bien plus tôt. D’autres travaux confirment ces observations : ainsi, Alster et collaborateurs ont également noté une amélioration notable de l’érythème post-laser fractionné sous LED pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. De plus, la LED semble pouvoir réduire la douleur post-laser – possiblement en diminuant la libération d’histamine et en améliorant la microcirculation locale – ce qui améliore le confort du patient dans les jours suivant un traitement laser agressif pmc.ncbi.nlm.nih.gov. En somme, l’ajout de quelques séances de photothérapie LED dans le protocole post-laser (généralement dès la fin de la séance laser, puis les jours suivants) permet de minimiser les suites inflammatoires (rougeurs, gonflements, douleurs) et de diminuer la durée d’éviction sociale, sans pour autant interférer avec le processus principal de remodelageinduit par le laser.
Bénéfices de la LED après injections d’acide hyaluronique
Les injections de comblement par acide hyaluronique sont des procédures peu invasives, mais s’accompagnent fréquemment de réactions locales transitoires : rougeur au point d’injection, œdème par inflammation ou par effet osmotique du produit, et parfois ecchymoses liées au traumatisme vasculaire. Si ces désagréments sont généralement modérés et de courte durée (quelques jours), ils peuvent gêner le patient dans sa vie quotidienne immédiate. L’utilisation de la photobiomodulation en post-injection vise à accélérer la résorption de ces effets secondaires et à améliorer le confort post-procédure. Grâce à son effet anti-inflammatoire, la lumière LED peut limiter l’œdème et l’érythème après des injections. Par exemple, une étude récente (essai randomisé) portant sur 145 patients de blépharoplastie a montré qu’un protocole de soins post-opératoires incluant de la LED 830 nm diminuait significativement le score de gonflement et la douleur par rapport aux soins standard, avec une amélioration notable de la cicatrisation pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Autrement dit, les patients bénéficiant de la photobiomodulation avaient moins de tuméfaction des paupières et un rétablissement plus rapide. Par analogie, on peut s’attendre à ce qu’après des injections faciales, un passage sous LED infrarouge aide à réduire le gonflement local et la sensibilité, accélérant le retour à un aspect normal. De plus, certaines sources rapportent que la LED pourrait accélérer la disparition des bleus (ecchymoses) en améliorant la circulation et l’activité des macrophages, bien que cela reste principalement basé sur l’expérience clinique. En tout état de cause, cette photothérapie étant atraumatique, elle peut être appliquée immédiatement après l’injection sans risque d’aggraver les ecchymoses (contrairement à un massage ou à la chaleur par exemple).
Au-delà du post-acte immédiat, la photobiomodulation peut également être utile dans la gestion de complications retardées des fillers. Un cas clinique publié en 2024 a décrit l’utilisation réussie de la LLLT pour traiter un œdème inflammatoire persistant apparu plusieurs années après une injection d’acide hyaluronique pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Chez cette patiente de 73 ans présentant un gonflement intermittent du sillon nasogénien (réaction immunologique tardive au filler), un protocole de 10 séances de laser/LED basse intensité (660 + 808 nm) a permis une réduction notable de l’œdème sans intervention chirurgicale pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Ce rapport illustre le potentiel de la photobiomodulation pour résorber des nodules inflammatoires ou des réactions indésirables après injections, grâce à son effet biostimulant et modulateur de la réponse immunitaire locale.
En pratique, intégrer une séance de LED juste après des injections d’AH (et éventuellement les jours suivants) peut donc apporter plusieurs bénéfices : diminution plus rapide du gonflement et des rougeurs, réduction des petits hématomes, apaisement de la zone traitée, et possiblement une incidence moindre de réactions inflammatoires tardives. Tout cela contribue à optimiser le résultat (un visage plus « présentable » plus vite) et à satisfaire davantage les patients dans la phase post-injection.
Amélioration de la cicatrisation après peelings chimiques
Les peelings chimiques moyen à profond induisent une destruction contrôlée de l’épiderme (et parfois du derme superficiel) afin de stimuler un renouvellement de la peau. Après un peeling, la peau subit une inflammation aiguë suivie d’un processus de réparation passant par l’épithélialisation depuis les annexes cutanées restantes. Cliniquement, on observe un érythème, une desquamation, parfois des micro-croûtes, sur une durée variable (de 2-3 jours pour un peeling superficiel à plus d’une semaine pour un peeling TCA moyen). Dans ce contexte, l’apport de la photobiomodulation par LED est double : apaiser l’inflammation post-peeling et favoriser une régénération tissulaire plus rapide. En effet, comme évoqué, la lumière rouge et infrarouge module favorablement les phases de la cicatrisation. Une revue récente souligne que le PBM agit sur toutes les phases de la réparation cutanée (phase inflammatoire, prolifération, remodelage) tout en réduisant l’inflammation globale mdpi.com. L’exposition de la peau pelée à des LED appropriées (par exemple 590 nm et 625 nm) pourrait ainsi écourter la phase érythémateuse et accélérer la réépithélialisation de l’épiderme exfolié. Bien que les publications spécifiques aux peelings chimiques soient encore limitées, l’effet bénéfique du LLLT sur la cicatrisation de plaies cutanées est bien documenté dans d’autres contextes (ulcères, incisions chirurgicales) pubmed.ncbi.nlm.nih.govmdpi.com. Par extrapolation, de nombreux dermatologues intègrent aujourd’hui la LED dans les suites de peelings afin de réduire les suites irritatives (sensations de brûlure, rougeur) et de diminuer le temps de guérison.
Concrètement, une séance de LED de 10 à 20 minutes, réalisée immédiatement après le peeling une fois l’agent exfoliant neutralisé, puis éventuellement répétée les jours suivants, va calmer la peau et stimuler les kératinocytes/fibroblastes pour qu’ils réparent plus vite la barrière cutanée. On peut s’attendre à ce que la desquamation post-peel soit moins longue et que la nouvelle peau se forme plus rapidement. Par ailleurs, en limitant l’inflammation excessive, la photobiomodulation pourrait réduire le risque de hyperpigmentation post-inflammatoire (PIH), complication redoutée chez les phototypes élevés après des peelings moyens/profonds. Bien sûr, la LED ne remplace pas les mesures classiques (crème apaisante, écran solaire strict, etc.), mais elle constitue un adjuvant sûr et utile pour optimiser le rétablissement de la peau après un peeling chimique.
Synergie de la LED avec le microneedling
Le microneedling (par exemple au Dermapen®) crée par des micro-aiguilles de multiples punctures dans la peau, induisant un micro-traumatisme contrôlé. Ce procédé vise à stimuler la synthèse de collagène et les facteurs de croissance par la réponse de cicatrisation qu’il engendre. Là encore, la photothérapie par LED s’intègre de façon intéressante dans le protocole : elle peut être utilisée immédiatement après la séance de microneedling pour potentialiser la régénération tout en limitant l’inflammation excessive. Les micro-canaux créés offrent une opportunité pour la lumière de pénétrer un peu plus en profondeur dans le derme. Sous l’effet de la LED (notamment rouge 630 nm et infra-rouge 850 nm), les fibroblastes activés par le microneedling reçoivent un « coup de pouce » supplémentaire qui peut amplifier la production de collagène et d’élastine. En parallèle, l’effet anti-inflammatoire de la photobiomodulation vient apaiser les rougeurs et l’œdème post-microneedling plus rapidement. Ainsi, le patient aura moins de marques visibles dans les heures/jours suivant la procédure, et les micro-lésions induites guériront d’autant plus vite.
Il faut noter que la légère inflammation provoquée par le microneedling n’est pas négative en soi – elle fait partie du mécanisme recherché de remodelage dermique. L’objectif de la LED n’est pas de l’annuler, mais d’éviter une réaction disproportionnée et d’optimiser le processus de réparation. Des cliniciens rapportent que la combinaison microneedling + LED donne de meilleurs résultats qu’un microneedling seul en termes de qualité de peau, grâce à la stimulation cellulaire additionnelle. Par exemple, la photobiomodulation post-acte pourrait contribuer à une épithélialisation plus rapide des micro-perforations et à une néo-vascularisation accrue, ce qui au final améliore la densité du derme. Bien que les publications spécifiques manquent encore, le rationnel scientifique et l’expérience pratique plaident en faveur d’une synergie entre ces deux techniques. La LED étant non invasive et indolore, il n’y a pas de risque à l’appliquer juste après le microneedling (contrairement à des techniques thermiques ou à la lumière pulsée qu’il faudrait éviter en peau inflammée). En conclusion, pour les patients qui souhaitent maximiser les bénéfices du microneedling tout en minimisant les down-times, le “combo” microneedling + LED apparaît comme une option de plus en plus adoptée en cabinet.
Un soin d’appoint sans risque, non un remplacement des traitements
Qu’il s’agisse des lasers, des injectables ou des peelings, il est important de souligner que la photobiomodulation par LED intervient comme un complément et non un substitut aux traitements esthétiques eux-mêmes. La LED n’a pas vocation à éliminer la ride à la place du laser, ni à “resurfaçer” la peau à la place d’un peeling, et encore moins à combler un volume à la place d’un filler. En revanche, elle s’insère de manière très utile avant et surtout après ces procédures pour en améliorer le déroulement et les suites. On parle parfois de “LED thérapie adjuvante”. Son profil de sécurité excellent et son absence d’effets secondaires notables en font un outil de choix dans l’arsenal du post-traitement pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. En effet, la lumière LED est non-ionisante, n’endommage pas l’ADN, ne provoque pas de brûlure thermique et peut être utilisée sur tous phototypes sans risque de dyschromie. Des études soulignent son innocuité chez tous les âges et même chez des patients à la peau sensible ou à risque (par exemple, pas de contre-indication chez la femme enceinte, contrairement à de nombreux médicaments) mdpi.com. Le confort des séances est excellent (procédure indolore, souvent relaxante pour le patient), et la durée est courte (quelques minutes à 20 minutes maximum).
D’un point de vue pratique, intégrer la LED dans un protocole est simple et rapide : la séance peut avoir lieu juste après le geste esthétique (par exemple pendant que le patient est encore allongé, on positionne le panneau LED au-dessus de la zone traitée) ou dans les jours qui suivent. La complémentarité avec les traitements principaux est notable : la LED n’interfère pas négativement avec ceux-ci, au contraire elle soutient les processus biologiques de guérison induits par ces traitements. Par exemple, après un laser ablatif, la LED ne gêne pas la formation de collagène nouveau, elle la facilite en contrôlant l’inflammation. On peut donc la considérer comme un “boost de récupération” universel. Son intérêt clinique réside dans la réduction des effets secondaires et des complications potentielles, ainsi que dans une amélioration globale de la qualité des résultats (meilleure cicatrisation, peau plus rapidement régénérée, etc.). En termes de satisfaction, les patients apprécient grandement de récupérer plus vite et avec moins d’inconfort, ce qui est un atout pour le médecin esthéticien également.
Notons enfin que la photobiomodulation par LED commence aussi à être utilisée en pré-conditionnement de la peau (par exemple avant un laser ou un peeling) afin d’optimiser le terrain cutané, même si l’essentiel de son usage reste le post-acte. En conclusion, la LED s’est imposée ces dernières années comme un allié polyvalent et sûr des procédures esthétiques : elle n’en remplace aucune, mais elle les complète avantageusement en améliorant la phase de récupération et en diminuant les désagréments transitoires.
Endroled : un exemple de dispositif adapté au post-acte esthétique
Pour illustrer concrètement l’apport de la LED en pratique, on peut citer l’exemple de l’appareil Endroled®. Il s’agit d’un dispositif médical de photobiomodulation par LED, conçu et fabriqué en France, et spécifiquement adapté à un usage en dermatologie et médecine esthétique. L’Endroled se présente sous la forme de deux bras articulés équipés de panneaux de LEDs haute puissance, pouvant être positionnés au-dessus des zones à traiter (visage ou corps) sans contact direct avec la peau – un atout important pour une utilisation juste après un acte invasif, car cela évite tout risque de friction ou de contamination de la zone traitée. Chaque panneau renferme de très nombreuses diodes, assurant un éclairement homogène de la surface cutanée cible.
Une particularité de l’Endroled est d’embarquer plusieurs longueurs d’onde différentes, permettant d’ajuster le traitement LED en fonction de l’indication. En standard, il combine 4 types de lumière monochromatique : le bleu (470 nm), le jaune (590 nm), le rouge (625 nm) et le infra-rouge (850 nm). Chacune de ces longueurs d’onde possède des cibles biologiques spécifiques et donc des effets distincts, ce qui rend l’appareil polyvalent. Par exemple :
● La lumière bleue (470 nm) agit en surface ; elle est antibactérienne (destruction de Propionibacterium acnes, utile dans l’acné) et aide à réguler la production de sébum. On l’utilisera peu en post-acte laser, sauf en cas de terrain acnéique, mais elle illustre l’éventail d’action de l’appareil.
● La lumière jaune (590 nm) pénètre un peu plus profondément et est connue pour stimuler la microcirculation et l’épithélialisation. Elle est indiquée pour les peaux « ternes » en manque d’éclat, pour la cicatrisation superficielle et la réjuvénation légère de la peau. Après un peeling, par exemple, le mode 590 nm pourra être utilisé pour encourager une régénération épidermique rapide.
● La lumière rouge (625 nm) a un effet plus biostimulant sur le derme : elle pénètre jusqu’aux fibroblastes, induit une néo-collagénèse (production de nouveau collagène) et module l’activité des mastocytes (impliqués dans les rougeurs et allergies). Elle est également utilisée en thérapie photodynamique (PDT) pour activer certaines molécules (ALA) dans le traitement des lésions pré-cancéreuses. En post-acte, le 625 nm est particulièrement intéressant pour favoriser la réparation dermique (par exemple après un laser fractionné ou du microneedling) et réduire les rougeurs résiduelles.
● L’infra-rouge (850 nm) pénètre le plus profondément (jusqu’à ~2 cm dans les tissus). C’est un spectre invisible qui excelle dans l’action anti-inflammatoire profonde : il réduit les radicaux libres et diminue les marqueurs de l’inflammation tels que la protéine C réactive, l’IL-6 et le TNF-α. C’est la longueur d’onde de choix pour atténuer l’œdème, la douleur et l’érythème en phase aiguë inflammatoire. En postopératoire immédiat (par exemple juste après une chirurgie ou un traitement laser), l’IR 850 nm va donc calmer la réaction des tissus et prévenir un gonflement excessif.
L’Endroled permet d’appliquer ces lumières soit en continu ou en mode pulsé (où la lumière clignote à une certaine fréquence, ce qui selon certaines études pourrait optimiser la stimulation cellulaire). Des protocoles pré-programmés sont disponibles sur l’écran tactile de l’appareil, couvrant un large éventail d’utilisations : acné, rajeunissement cutané, vergetures, alopécie, etc., mais aussi spécifiquement des protocoles “post-acte” (par ex. « post-laser ablatif », « post-injection » ou « post-peeling »). Le praticien peut donc facilement sélectionner le programme adapté sans risque d’erreur de paramétrage, ou ajuster manuellement en mode expert le cas échéant.
En termes d’intensité, ce dispositif délivre une énergie dans les doses thérapeutiques optimales définies par la littérature (de l’ordre de quelques joules par cm2 en moyenne). L’Endroled a été conçu pour optimiser la pénétration lumineuse : densité élevée de LEDs pour éviter les zones d’ombre, positionnement flexible pour être au plus près de la peau (quelques centimètres, sans contact), et refroidissement passif pour pouvoir fonctionner suffisamment longtemps sans surchauffer. Grâce à l’absence de contact, ce traitement est totalement atraumatique et aseptique, ce qui est essentiel en post-acte (on ne veut ni contaminer une peau fraîchement traitée, ni exercer de pression sur elle).
Enfin, l’appareil intègre une technologie de capteur et d’intelligence artificielle (User Assist®) : il évalue en temps réel la distance et la diffusion de la lumière sur la zone traitée, ainsi que le phototype de la peau, afin d’adapter automatiquement la dose de lumière émise aux besoins spécifiques de chaque patient. Cela permet une photothérapie “sur-mesure” sécurisée, évitant par exemple de trop exposer une peau très mate ou d’insuffisamment traiter une zone plus absorbante. En somme, l’Endroled illustre bien ce que la LED apporte en médecine esthétique : polyvalence, sécurité et efficacité. Utilisé immédiatement après un laser, un filler, un peeling ou un microneedling, il va “endormir” l’inflammation et “réveiller” les cellules réparatrices. Sans allonger la durée totale de la séance de manière significative, il apporte un vrai plus à la fois pour la qualité du résultat final (meilleure cicatrisation, peau plus belle) et pour le confort post-procédure (moins de douleur, de rougeurs, de gonflement). C’est un exemple d’innovation technologique au service de la récupération du patient.
Conclusion
La photobiomodulation par LED s’impose progressivement comme un allié indispensable des actes esthétiques pour gérer l’« après ». Ses mécanismes d’action – stimulation mitochondriale, activation des fibroblastes, modulation de l’inflammation – en font une thérapie de soutien idéale pour accélérer la cicatrisation et réduire les effets secondaires post-acte. Les bénéfices cliniques sont désormais appuyés par de nombreuses études : diminution de l’érythème et de l’œdème après laser, limitation des ecchymoses et inconfort après injections, guérison plus rapide après peelings, etc. Tout cela sans effet indésirable majeur, ce qui confère à la LED un profil de sécurité excellent dans les mains des professionnels. Du point de vue du patient, l’expérience post-traitement est améliorée, avec moins de douleur et une reprise plus rapide des activités sociales – un facteur important de satisfaction. Il est important de rappeler que la LED intervient en complément et non à la place des traitements esthétiques principaux. Elle ne guérit pas une lésion ou ne comble pas une ride, mais elle optimise l’environnement cellulaire pour que la peau récupère mieux et plus vite de l’intervention subie. À ce titre, on peut la considérer comme un soin post-acte à part entière, tout comme on applique un refroidissement ou une crème apaisante, mais avec une
action bien plus profonde au niveau cellulaire. L’appareil Endroled® décrit plus haut en offre une illustration concrète, combinant différentes longueurs d’onde pour adresser l’ensemble des besoins de la peau après un geste esthétique.
En pratique, quelle place pour la LED en post-acte ? Au vu des données actuelles, on peut affirmer que la photobiomodulation a toute sa place systématiquement après des procédures laser agressives, afin de réduire l’inflammation aiguë et le temps de récupération. Pour les injections et peelings, son utilisation est également très pertinente pour rassurer le patient (mieux vaut prévenir les bleus que guérir) et pour apporter un “plus” de cicatrisation qui sécurise le résultat. Enfin, dans un contexte de micro-needling ou autres techniques de régénération, la LED agit en synergie pour maximiser les bénéfices obtenus.
La médecine esthétique moderne tend de plus en plus vers des approches globales incluant le “care” post-traitement, et la photobiomodulation par LED s’intègre parfaitement dans cette démarche. En offrant une récupération plus rapide, une réduction des effets secondaires et possiblement une amélioration de la qualité finale de la peau traitée, la LED s’est convertie en un outil incontournable du protocole esthétique, apprécié des médecins et des patients. Les publications scientifiques abondent désormais en ce sens, renforçant la crédibilité de cette approche. Il appartient donc à chaque praticien d’envisager l’intégration de la photothérapie LED dans sa pratique courante, que ce soit via des dispositifs dédiés en cabinet ou en recommandant ce soin à ses patients. L’innocuité, la simplicité et les bénéfices cliniques de la LED justifient pleinement qu’on lui fasse une place de choix… pour le plus grand bien de la peau convalescente !
Références (PubMed) :
1. Hamblin MR. Mechanisms and applications of the anti-inflammatory effects of photobiomodulation. AIMS Biophys. 2017;4(3):337–361. PMID: 28748217.
2. Trelles MA, Allones I. Red light-emitting diode (LED) therapy accelerates wound healing post-blepharoplasty and periocular laser ablative resurfacing. J Cosmet Laser Ther. 2006;8(1):39–42.
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5. de Melo MGB, Azevedo LH, Ruiz LFN, Lobo MM, de Freitas PM. Photobiomodulation Therapy in the Management of Late Complications After Facial Filling. Cureus. 2024;16(5):e59513. PMID: 38826871.
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